Élue directrice (doyenne) de la composante Sciences humaines et sociales, Cécile Lefèvre prendra ses nouvelles fonctions en septembre, pour une durée de cinq ans. Focus sur son parcours et sur sa vision pour l’UFR au sein d’Université Paris Cité.

 

Quel est votre parcours ?

C’est un parcours atypique pour une universitaire, puisque j’ai travaillé hors de l’université pendant longtemps, à l’Insee, à la Drees, à l’Ined. Je suis normalienne de l’ENS Ulm. J’ai une double formation en sociologie et en économie, qui m’a conduite à l’agrégation de sciences économiques et sociales, au diplôme d’administrateur de l’Insee, et à la réalisation d’une thèse à l’EHESS portant sur les transformations de la protection sociale en Russie dans les années 1980-1990.

Plus globalement, mes recherches portent désormais sur les relations entre systèmes de protection sociale, structures familiales et évolutions démographiques, en France et dans les pays de l’Ex-URSS, notamment en Russie et aujourd’hui en Arménie, mais aussi en Europe du Sud et en Afrique. Je continue aussi à travailler sur les méthodes et l’épistémologie des enquêtes en sciences sociales.

Ma carrière peut se schématiser en trois périodes : une période Insee-Drees-statistique publique, une période Ined-Recherche et direction de service des enquêtes, et depuis douze ans, une période universitaire de professeure dans notre UFR de Sciences Humaines et Sociales d’Université Paris Cité.

 

Quelles ont été vos missions au sein de l’UFR Sciences humaines et sociales ?

En 2010, j’ai été recrutée comme professeure de sociologie et de démographie à l’Université Paris Descartes. Depuis 2016, je suis responsable du Master Sociologie d’enquête, dans lequel je me suis beaucoup engagée. En plus des enseignements, j’ai mis en place avec des étudiants une enquête sur les anciens du master, j’ai surtout créé avec des collègues le stage de terrain d’une semaine hors les murs, ainsi que la revue du master.

J’ai mené mes recherches au Ceped puis au Cerlis, deux laboratoires pluridisciplinaires. J’ai participé à de nombreux jurys et j’ai siégé au Conseil de faculté SHS avant de siéger actuellement au Conseil scientifique local. J’ai également participé à une mandature du Conseil national des universités (CNU). La vie des instances et le travail collectif sont des points importants pour moi.

 

Justement, comment envisagez-vous l’articulation entre l’UFR SHS, la Faculté Sociétés et Humanités et l’université ?

Depuis 2020, notre université s’est complètement transformée, et la fusion a conduit à une université à trois étages. Notre UFR SHS est désormais l’une des douze composantes de la Faculté Sociétés et Humanités, qui constitue maintenant notre environnement de travail et notre interlocuteur privilégié. J’ai d’ailleurs eu la chance de participer à la première équipe de direction de cette faculté S&H pour les Relations Internationales et j’y ai gardé de nombreux liens, que je mettrai au profit de la représentation et des intérêts de notre UFR et des bonnes relations avec les autres composantes.

Dans le cadre d’Université Paris Cité, le rôle des UFR, en partie redéfini, demeure essentiel ! Il me semble indispensable que l’UFR SHS fonctionne de la manière la plus souple et la plus ouverte possible, en associant étroitement les trois départements concernés et en travaillant avec les instances des différents niveaux.

 

Quels sont vos priorités pour l’UFR SHS ?

La formation, tant du côté des conditions de travail des enseignants-chercheurs que de la vie étudiante sont des points prioritaires. Je souhaite promouvoir toutes les améliorations qui pourront être apportées au parcours étudiant, de l’étape du choix d’une formation jusqu’au soutien à l’orientation à la fin du parcours. Une réflexion importante sera aussi développée au sujet de la formation continue : elle répond à une demande sociale, et tout simplement parce que la Formation tout au long de la vie est une mission importante de l’Université. Nous allons également reprendre le débat autour de la double localisation de nos lieux d’enseignements, sur le campus Saint-Germain-des-Prés et à Boulogne, pour œuvrer au regroupement sur un seul et même site de l’ensemble de la formation pour les étudiant·e·s.

Autre situation à laquelle je serai particulièrement attentive : celle des personnels BIATSS dont la situation a été particulièrement fragilisée ces dernières années. Nous allons organiser des rencontres d’échange avec les personnels et réaliser un état des lieux des conditions de travail et des missions des un·e·s et des autres, pour ensuite identifier les évolutions souhaitables à l’intérieur des différents services.

Après deux années de crise, le travail à distance et la reconfiguration de l’architecture de l’université ont notamment bousculé les circuits de communication et entraîné des changements d’interlocuteurs et de procédures. Il s’agira donc de conjuguer à la fois bon ciblage et large partage de l’information.

De même, les instances locales doivent pouvoir réserver un espace de discussion et de délibération. Qu’ils ou elles soient enseignants-chercheurs, personnels Biatss ou étudiants, les membres des conseils en particulier et de l’UFR en général seront invités à proposer des thèmes de discussion sur des points importants concernant l’évolution de notre UFR.

La recherche est menée dans notre UFR dans six laboratoires. Il s’agit de les appuyer et de soutenir les initiatives transversales, en termes de recherche comme de formation : initiatives entre laboratoires, interformations, interdépartements, partenariats internationaux, liens avec la bibliothèque…

Par-dessus tout, je me donne comme mission de faire du liant, d’écouter, de coordonner, d’orienter, autrement dit de faire en sorte que chacun ait sa place dans l’UFR et s’y trouve bien, et que l’UFR ait elle aussi sa place dans la nouvelle configuration de notre Université.

 

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