Le 26 mai dernier, deux enseignantes-chercheures de l’UFR Sciences humaines et sociales, Jennifer Bidet et Cécile Canut, ont été nommées membres de l’Institut Universitaire de France (IUF).

 

Chaque année, un jury international sélectionne une centaine d’enseignant·e·s-chercheur·e·s à l’Institut Universitaire de France (IUF), dont la mission est de soutenir la recherche de haut niveau dans les universités et d’encourager l’interdisciplinarité. Distinguées pour l’excellence de leurs activités scientifiques, Cécile Canut et Jennifer Bidet ont été nommées respectivement membre senior et membre junior de l’IUF, pour une durée de cinq ans. Elles continueront à exercer leur activité à l’université tout en bénéficiant de moyens supplémentaires pour mener leurs projets.
 

Professeure en Sciences du langage à Université Paris Cité, membre du Cerlis, Cécile Canut a travaillé pendant une vingtaine d’années autour des questions sociolinguistiques en Afrique de l’Ouest, en France puis en Bulgarie, notamment auprès des Roms. Associant à ses recherches une dimension documentaire, elle a réalisé plusieurs films qui interrogent les processus de subjectivations langagières inscrits dans les rapports de pouvoir. Son projet lauréat pour l’IUF va poursuivre ce travail autour des logiques de discours, de perception et d’affirmation de soi à travers la communication numérique – notamment sur les réseaux sociaux – créée par les Roms pour construire une autre image d’eux-mêmes. Il vise à développer la plateforme multimédia “Roma-Dikhila“, collaborative et internationale, afin de décrire ces logiques, les répertorier puis décrypter les enjeux socio-discursifs qui leur sont liés.

Sociologue au Cerlis et maîtresse de conférences à Université Paris Cité depuis 2016, Jennifer Bidet travaille sur les formes d’articulations entre migrations et mobilités sociales, en s’intéressant en premier lieu aux mécanismes intra-familiaux de la reproduction sociale. Après avoir travaillé sur les migrations algériennes en étudiant les vacances passées “au bled” par des descendant·e·s d’immigrés algériens, elle travaille désormais sur les mobilités sociales sur trois générations (grands-parents immigrés, parents enfants d’immigrés et petits-enfants d’immigrés) de familles originaires d’Algérie, du Portugal et des Départements français d’Outre-Mer. Son projet pour l’IUF a pour ambition de décaler le regard sur le devenir des populations ayant connu directement ou indirectement des migrations, d’une focale souvent centrée sur l’intégration vers une grille d’analyse de sociologie générale sur l’articulation des positions de classe avec les rapports sociaux de genre et les discriminations ethno-raciales.

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