L’UFR a le grand plaisir d’accueillir Seçil Doguç de l’Université Galatasaray en Turquie, en tant que chercheuse invitée internationale (session 2025), du 2 au 16 novembre 2025.

Après avoir obtenu sa maîtrise en sciences politiques et de l’administration publique à l’université Galatasaray, et son master (MA) en Cultural Studies à l’université de Bilgi d’Istanbul, Seçil Doguç a soutenu un DEA puis une thèse à l’EHESS, sous la direction de Serge Paugam (« Configurations d’adaptations et dynamiques relationnelles sous le régime de haute-sécurité »). Elle est désormais chargée de recherche à l’université de Galatasaray depuis 2002, où elle enseigne la sociologie (Sociologie de la prison et de l’expérience carcérale, Introduction aux sciences sociales, analyse de données quantitatives, Méthodes et techniques de recherches en sciences sociales…).

Dans le cadre de l’invitation formulée par Philippe Chaudat et le laboratoire CEPED, le séjour de Seçil Doguç s’inscrit tout d’abord dans la logique de rapprochement initié entre les deux universités dans le cadre des accords Erasmus + conclus en sciences sociales depuis plusieurs années.

Il s’inscrit aussi dans le cadre du projet d’intégration de l’université paris Cité au consortium des universités françaises et grandes écoles en coopération pluriannuelle avec l’université Galatasaray.

Ce séjour vise également à définir un projet de recherche commun autour des usages et des espaces de l’alcool en contexte musulman, en Turquie et au Maroc (terrain de recherches de Philippe Chaudat), une réflexion autour des questions de visibilité et d’invisibilité, de déviance et de transgression : ce projet de recherche comparatif portera sur la question de l’alcool et de sa place dans les sociétés musulmanes, en appréhendant la production, la commercialisation, la circulation et la consommation des alcools, dans des pays où ces pratiques sont interdites/déconseillées aux musulmans ou dévalorisantes pour eux – alors que les consommateurs, les producteurs et les distributeurs sont en grande majorité des musulmans. Plusieurs axes de recherche seront privilégiés : les pratiques des acteurs socio-économiques, la transgression, les notions d’espace privé et d’espace public et la question de la monstration et de la dissimulation, les incidences mutuelles entre alcool, politique, religion, la place du marché de l’alcool en pays musulman dans un contexte de mondialisation, etc. De par la nature des terrains, étudier l’alcool en pays musulman permettra d’appréhender à la fois l’économique, le social, le religieux, et le politique, dans une même logique d’appréhension de l’ensemble des acteurs construisant collectivement le marché.

La constitution d’un groupe pluridisciplinaire et international de chercheurs travaillant autour des questions de transgression dans les sociétés musulmanes (alcool, drogues…) est également en projet et sera poursuivie en mars 2026 grâce à un nouveau séjour de chercheur invité : Philippe Chaudat accueillera en effet M. Khalid Mouna (Professeur à l’Université de Meknès), dont les recherches portent sur les drogues au Maroc.

 

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